Amylose et VIH : étude française multicentrique et revue de la littérature - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
L’amylose est une maladie rare liée à l’accumulation d’une protéine insoluble dans un ou plusieurs organes pouvant être à l’origine de leur défaillance : AL (L pour chaîne d’immunoglobuline légère), ATTR (TTR pour transthyrétine) et AA (A pour protéine amyloïde A). Nos objectifs sont de décrire le type d’amylose associée au VIH, leur relation avec les infections et le stade d’immunosuppression.
Matériels et méthodes |
Notre étude rétrospective multicentrique a été réalisée dans 3 centres et une revue systématique de la littérature de tous les cas publiés entre 1983 et 2018 a été réalisée. Les amyloses non typées ou diagnostiquées avant l’infection par le VIH ont été exclues.
Résultats |
Vingt-sept cas ont été inclus : 7 français et 20 de la littérature internationale. Ils consistaient en des amyloses AA (n=15), AL (n=12) mais pas d’ATTR. Pour l’amylose AA : 67 % d’hommes, âge moyen 43 ans [28–76], présentation initiale à type de syndrome néphrotique pour 93 % et 1 seule atteinte digestive. Le délai médian entre le diagnostic d’infection VIH et l’amylose était de 6 ans [0–25]. Seulement 58 % (n=7/12) des patients étaient sous traitement antirétroviral au diagnostic d’amylose. Le nombre médian de CD4 était de 81/mm3 et la charge virale (CV) de 600 copies/ml (n=8). Une autre infection chronique a été retrouvée dans 1/3 des cas : 2 leishmanioses viscérales, 1 patient atteint de tuberculose/bilharziose/3 suppurations cutanées chroniques. Des antécédents de toxicomanie intraveineuse étaient retrouvés chez 50 % des patients. Toute autre cause classique d’amylose AA a été exclue. Pour les patients avec AL : 67 % d’hommes, âge médian 49 ans [19–65]. Les formes locales représentaient 75 % des cas avec 4 atteintes ORL, 2 pulmonaires, 1 digestive ou 1 vulvaire. La découverte était fortuite pour les formes orales et vulvaire. Une gammapathie monoclonale n’a été observée que chez 4 patients. Huit patients étaient sous antirétroviraux avec une CV indétectable sauf 2. Les lésions intra-buccales (n=2) se sont spontanément résolues, tandis que les formes laryngée et vulvaire ont nécessité une intervention chirurgicale.
Conclusion |
Il s’agit de la plus grande série sur l’association infection VIH et amylose. La survenue d’un syndrome néphrotique chez un patient infecté par le VIH doit faire rechercher une amylose AA. La physiopathologie de cette amylose chez les patients VIH n’est pas connue et le rôle de l’inflammation chronique dans sa genèse doit être étudié.
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Vol 49 - N° 4S
P. S36 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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